Dans la droite ligne du travail de diagnostic, j’avais évoqué l’occasion de développer un travail partenarial avec les autres acteurs de votre territoire. Je vais donc vous parler de partenariats mais aussi de budget et de gestion RH.
Développer des partenariats et des collaborations avec des acteurs du territoire
Comme je l’ai déjà dit, c’est parfois plus facile à dire qu’à faire. Si pendant votre diagnostic vous avez eu l’opportunité de rencontrer, et de commencer à évoquer un travail commun, bâtir un projet peut-être l’occasion de développer ses partenariats et ses collaborations avec les autres acteurs du territoire.
J’ai déjà évoqué les questions de temporalité dans le diagnostic de territoire comme pouvant être frein à celui-ci, il peut en être de même pour les partenariats. Même si le diagnostic et le diplôme sont passés, je suis toujours en train de rencontrer de nouveaux partenaires, et je vais peut-être créer, cette année ou la suivante, des projets avec eux. Certains étant même sur un territoire voisin, je vais voir s’il y a un(e) autre CoNum sur ce territoire et travailler avec ce(tte) collègue et cette structure. Bref, le partenariat peut parfois se faire tardivement et ailleurs.
Il est nécessaire pour cela de se baser sur ce que vous aurez retiré de votre diagnostic de territoire concernant leurs besoins, leur disponibilité, leurs publics, leur envie de s’engager dans ce type de relation. Cela peut parfois dire connaître un peu la politique locale de votre territoire. Si par exemple l’un de vos partenaires est en conflit, ou plus simplement pour des questions de personnes il ne souhaite pas travailler avec d’autres partenaires, il est important d’avoir identifié ces problématiques en amont.
Pour cela, faites les parler, sans y aller trop frontalement, mais posez leur des questions sur ce qu’ils ont déjà fait, sur comment ça se passe avec tel ou tel autre acteur, et suivant les réponses laissez les venir ou creusez un petit peu. La connaissance des enjeux des uns et des autres, tout autant que la qualité de leurs relations avec d’autres structures peut vous guider dans le choix de faire participer ou pas certains et pas d’autres et comment articuler cette collaboration.
Par exemple, développer un partenariat passer se faire en répondant à plusieurs à un appel à projets. Vous ne pouvez pas vous occuper seul de l’intégralité d’un projet, la structure partenaire à elle aussi besoin de se financer, si votre structure en est d’accord vous pouvez imaginer ce type de fonctionnement. Il sera fondamental de poser clairement des règles, d’écrire qui fait quoi et surtout de vérifier que chacun fasse bien sa part… et la répartition des financements.
Cela peut sembler évident mais si l’on est “nouveau” sur un territoire – ou plus simplement si l’on ne s’est jamais préoccupé de ces questions, ces questions de luttes de pouvoir ou d’influence locales sont à intégrer. Elles peuvent être exacerbées par les choix politiques qui sont aussi des choix d’actions, de budgets, de financement si vous travaillez dans une structure publique. Cela peut brouiller la vision d’un travail à long terme, comme nous l’avons expérimenté avec la remise en question du financement des conseillers numériques, un travail. En dehors des contraintes budgétaires conjoncturelles, une action lancée sous une mandature peut être remise en cause, voire annulée par la suivante qui ne la considère plus comme prioritaire. Dans le monde associatif ça pourrait tout autant être le cas mais ça sera plus souvent des questions de financement qui entreront en ligne de compte.
Nous considérons souvent le financement public de la médiation numérique comme étant celui qui a du sens mais nous allons devoir de plus en plus nous appuyer sur des financements privés pour certaines actions, voire pour pérenniser nos postes. Cela induit des questions de mise en concurrence de structures de médiation… et de médiateurs.
La question des budgets revient souvent donc dans ces considérations c’est le moment d’évoquer l’intérêt de cette partie de la formation
Budget et gestion
Il n’y a pas qu‘une notion de savoir gérer au minimum une structure ou un service dans cette réfléxion sur la partie comptabilité, il y a aussi l’apprentissage du réalisme, du concret qu’est concevoir le budget.
Soyons tout à fait honnête, le budget et plus généralement la comptabilité cela n’a jamais été ma partie préférée du travail… ou de la formation. Pourtant en travaillant sur mon projet, cette partie est devenue plus pertinente, intéressante dans ma réflexion.
Deux raisons à cela : financer mon projet et développer et éventuellement dans un futur plus lointain d’autres postes, actions et/ou outils.
Si je ne vais qu’évoquer rapidement la recherche de financements (parce que j’en reparlerai dans un article dédié), nous le comprenons chaque jour un peu plus, les financements sont le carburant de nos actions. Nous ne sommes pas nécessairement en charge de cette partie dans nos structures mais cela peut évoluer surtout si vous souhaitez proposer à votre direction un projet que vous avez en tête. Démontrer au delà de la pertinence pour vos publics (merci le diagnostic) la faisabilité financière et la possibilité pour votre structure de ne pas avoir (ou au contraire de devoir) trouver les fonds, aidera à convaincre vos supérieurs hiérarchiques.
Votre projet pourrait se déployer sur plusieurs années, plusieurs territoires, auprès de plusieurs publics ?
Il va devenir de vous en plus important de prêter attention à ces éléments de votre action. Au-delà du financement du projet c’est la possibilité de développer une action de médiation numérique qui pourrait pérenniser votre poste, votre structure, permettre de recruter un(e) autre médiateur/trice.
Comment identifier et programmer ses dépenses, les coûts liés au projet mais aussi au fonctionnement de la structure… ce n’est pas simple dans l’absolu de s’intéresser à la comptabilité si ce n’est pas une thématique qui vous intéresse déjà. Cela peut même être un peu repoussoir pour certains. Pourtant dans le cadre du développement de votre projet, c’est l’une des parties qui va le rendre plus réel, plus concret et en cela vous allez vous rendre compte de son intérêt. C’est l’une des choses que j’ai ressentie et découverte et de ce point de vue la formation à changé ma vision des choses.
Cela vous sera en plus utile pour faire vos demandes de financement dans un premier temps mais cela va aussi être dans le futur un élément central si vous développez un espace de médiation numérique… ce qui est rappelons le l’intitulé du titre professionnel !
Développer un espace de médiation, en temps que projet dans un 2e ou 3e temps rend tous ces éléments de la formation plus « logiques » et c’est à mon sens quelque chose qui doit être mis en avant auprès de celles et ceux qui se lancent dans cette formation. Vous ne gérerez peut-être pas un espace, pas tout de suite, mais à terme et au terme de la formation vous aurez les clés pour ce faire.
Si vous êtes en poste dans une association cela peut être travailler avec des bénévoles.
Après gérer les partenaires, gérer d’autres personnes
Ce n’est pas obligatoirement parce que vous pourriez développer un service, une activité que vous allez devoir faire aussi de la gestion de ressources humaines, cela peut aussi être le cas si vous êtes en association et que vous travaillez avec des bénévoles. A la différence près qu’un bénévole n’a pas de relation hiérarchique avec vous ou la structure et s’implique selon les modalités qu’il ou elle a choisies.
Dans tous les cas, vous aurez aussi à gérer de l’humain avec toutes les questions que cela pourra engager. Cela peut être quelque chose dans lequel vous vous sentez à l’aise ou pas, il est important sur ces questions de vous former et de vous informer. Tout comme avec les partenaires une bonne compréhension des rôles, du travail de chacun, de la vision et des disponibilités de chacun est nécessaire.
On ne passe pas du jour au lendemain d’un travail mené seul, plus ou moins en autonomie sur un projet ou une action à devoir le/la partager (et partager son développement, son évolution). Cette question n’interviendra peut-être pas dans votre expérience du métier aujourd’hui mais sur un prochain poste, qui sait ?
Ce sont des compétences qui pourront être appréciées par un futur employeur, dans la médiation numérique ou pas.
Laisser un commentaire