Comme chaque mois, je fais un petit récapitulatif de ce qui s’est passé dans ma vie de médiateur numérique, des réflexions que cela m’a inspiré et j’essaie de partager des aspects de mes pratiques. Le mois d’octobre de cette année était aussi celui de la fin de mon CDD, une question qui ne m’a finalement pas tant taraudé.
La fin de la formation CCP2/CCP3
Le mois d’octobre a été un temps plutôt chargé en “émotions”. Tout d’abord parce que cela a été la fin de la formation pour le CCP2/CCP 3, et que je n’aurai plus aussi facilement l’occasion de croiser certains des conseillers numériques que j’ai pu rencontrer à cette occasion. Pour ceux qui sont sur la métropole cela ne sera pas un gros problème, mais pour ceux qui sont sur des territoires plus éloignés, cela sera plus compliqué. La formation s’est passée majoritairement en distanciel, mais les 3 derniers jours ensemble ont été pour tous l’occasion d’exprimer ce même sentiment, on était bien plus efficaces lorsqu’on était présents physiquement ensemble, pour échanger, partager… C’est une constante qui revient souvent dans mes réflexions sur notre travail. Les moments partagés sont une richesse qui n’est pas assez reconnue et appréciée par les structures, alors qu’elles sont le terreau dans lequel idées et projets vont germer.
Maintenant que cette formation est finie, il reste encore à passer devant le jury, j’en reparlerai le mois prochain une fois que ce sera passé, terminé. Cela veut aussi dire que je vais commencer à écrire des articles sur ce passage, sur cette formation, sur les choses que j’ai apprises et que je vais mettre en application. Et cette expérience nourrit la réflexion sur comment former à ce métier de médiateur. Encore des cartouches pour Yann
Je risque aussi ce mois-ci de poster un peu moins d’articles, car en vue de cet examen je vais avoir pas mal à préparer… et aussi parce que juste après je vais animer la deuxième semaine du numérique au Centres Sociaux Fidésiens. Cela veut dire deux ateliers ou animation par jour pendant 5 jours. Autant vous dire qu’au terme de ce mois de novembre je serai probablement bien fatigué.
Des temps de rencontres
Ce mois d’octobre a aussi été l’occasion, toujours dans le cadre de cette formation, de rencontrer des partenaires : la MJC de Sainte-Foy, le Point Information Jeunesse entre autres. C’est quelque chose que je souhaitais faire depuis mon arrivée sur le territoire, mais l’activité, le travail ont beaucoup pris le dessus et c’était aussi une demande en interne de me concentrer sur les actions à mener.
La formation et notamment le diagnostic de territoire ont donc été l’occasion d’initier ce travail que je voulais faire depuis longtemps. C’est l’occasion de pouvoir échanger sur des publics que nous accompagnons, de parler de nos ressentis sur leurs besoins, sur les actions que nous menons, sur la complexité parfois de faire venir les publics. Ce travail partenariat se construira dans la durée.
Je n’ai pas pu encore rencontrer d’autres partenaires du à des difficultés d’emploi du temps de chaque côté, mais je ressens combien cette interconnaissance va permettre d’améliorer, d’approfondir, de faire évoluer les actions, les projets que je vais imaginer.
Tout autant que la rencontre avec d’autres conseillers numériques à l’occasion d’information, la rencontre avec des partenaires est enrichissante motivante, car ces rencontres inspirent, ces échanges nourrissent l’imagination, et que à chaque fois que se tissent ces liens, j’ai de nouvelles idées, de nouveaux projets. Mais pour pouvoir travailler et mener des partenariats, il va falloir du temps, en plus de la volonté de le faire.
La pérennisation et le temps long
J’ai commencé en mai 2023, après un an et demi au Pimms Médiation de Lyon 9e, avec un contrat de même durée. Mon contrat actuel se terminait le 2 Novembre. Le travail, les projets étaient pour la plupart pensés sur ce temps. Même si j’ai initié certains d’entre eux qui seraient arrivés à terme après cette date butoir. J’ai répondu à des appels à projets et demandé des financements dont les réponses arrivent en cette fin d’année, voire pour l’un d’entre eux en début d’année prochaine.
C’était d’ailleurs l’une des premières choses que mon ex directeur m’avait dit lors de l’entretien de recrutement, si vous voulez pérenniser votre poste, gagnez des appels à projet.
Ce temps long, je vais peut-être en disposer puisque j’ai été recruté en CDI par les Centres Sociaux. Au-delà du plaisir de voir son travail récompensé et reconnu, c’est aussi en ces temps de complexité dans le financement des conseillers numériques une chance de pouvoir continuer un métier qui me passionne, de pouvoir continuer les chantiers engagés, mais surtout de disposer d’un temps qui me permettra de les penser, de les concevoir, de les mener différemment. Je peux me dire qu’un travail de fond se mènera sur plusieurs années, qu’à la fin de l’année il ne sera plus possible de le faire. Ce long terme change l’idée de ce qui est possible de faire et cela impacte déjà ma façon d’organiser mon travail pour les prochains mois.
Pendant cette année et demi passée , j’ai construit, élaboré, pensé mon travail et mes projets en me disant que je n’avais peut-être pas ce temps de tout faire. L’instabilité des contrats de conseiller numérique rend difficile le fait d’initier des projets pour moi comme pour certains de mes collègues. Ils m’ont évoqué la frustration de ne pas pouvoir les mener à terme comme ils l’auraient souhaité.
Avoir la chance de se dire qu’ on va pouvoir travailler sur plusieurs années change la perspective . Mes projets, les actions, le travail avec les partenaires, je peux désormais le concevoir différemment. J’ai toujours à l’esprit les difficultés financières que rencontrent les centres sociaux, et pas seulement ceux de Sainte-Foy qui pourrait remettre en question ce long terme. Une partie de mon travail et de mon organisation sera de préparer, concevoir des actions pour continuer à financer le poste.
J’écrirai sur cette question aussi. Parce qu’au-delà de ma situation personnelle, les annonces pour le budget de l’Etat ce mois-ci ont lourdement remis en question le futur du financement et le futur tout court des conseillers numériques. Parce que la médiation numérique est remise en question par des choix budgétaires, il me paraît important d’évoquer aussi ces sujets du point de vue du médiateur.
En attendant, n’hésitez pas à contacter vos députés et sénateurs pour les sensibiliser :
https://lamednum.notion.site/Budget-2025-de-l-inclusion-num-rique-Kit-de-mobilisation-126bc9dbd7bf80b09870c334a52651d0
Le nouvel espace coop
Ce mois-ci a aussi été l’occasion de tester La Coop de la médiation numérique qui remplace l’espace Coop que connaissent bien les conseillers numériques. j’en profite pour remercier Erwan le Luron de Res’In qui m’avait proposé de faire partie des bêta testeur mais aussi toute l’équipe derrière cette nouvelle version. Une très belle refonte que j’ai eu le plaisir de tester et une équipe qui répond vite et bien (et qui a accepté que j’écrive un article sur cette évolution). J’ai pu d’ailleurs remercier de vive voix celle-ci puisqu’elle m’a demandé de témoigner lors du webinaire de présentation du 4 novembre.
Ce n’est pas tous les jours que l’on peut être utile à ses collègues, ce n’est pas tous les jours que l’on a l’opportunité de témoigner à ceux qui ont co-construit à la fois l’espace Coop, mais aussi les bases, nos remerciements. Ils ne sont pas très nombreux et ils font un gros travail. Pour avoir dans une vie professionnelle précédente travaillé avec des développeurs, j’ai peut être une compréhension un peu plus importante de ce que cela demande et du fonctionnement de la gestion de tels projets.
Dans leur démarche j’ai particulièrement apprécié la volonté de co-construire, de mettre en avant la feuille de route, bref de communiquer sur ce qui est en train de se faire et sur ce qui est fait et de prendre en compte les idées, les demandes. C’est la même équipe en partie qui est en charge des bases anct. Cela se sent dans l’aspect graphique mais cela veut aussi dire mener des chantiers importants pour la médiation numérique de front.
Ce qui est aussi intéressant dans cette nouvelle version c’est qu’on sent que l’expérience utilisateur à été bien pensée, jusque dans l’interaction entre les outils (la base des adresses de l’inclusion et la coop par exemple).
Au delà, le fait d’avoir pu tester l’outil, d’avoir pu écrire sur celui-ci pour le faire connaître a aussi été un booster pour faire connaître ce blog, c’est un effet de bord auquel je m’attendais un peu et soyons honnête sur lequel j’ai misé.
Il n’est pas toujours simple de développer une audience, relayer mes articles sur linkedin et auprès de mon réseau de collègue me rend tout de même un peu dépendant de la portée que ce réseau social notamment me permet.
Ne pas dépendre “trop” d’une source rejoint finalement la question des financements, tout autant que celle des supports pour communiquer pour mes ateliers. Diversifier, une question qui va être l’un des axes pour l’année à venir
Diversifier mes ateliers et mes actions au travers de la semaine du numérique
L’année dernière j’avais animé la première semaine du numérique aux Centres Sociaux de Sainte Foy Lès Lyon. Beaucoup d’ateliers (en fait autant que cette année…) sur des thématiques assez classiques, surtout parce que je n’avais pas eu trop le temps de préparer beaucoup en amont.
Cette année, j’ai voulu apporter de la diversité, de l’interactivité.
Je parlerais donc d’IA génératives, avec un atelier durant lequel je vais faire créer une chanson (paroles, musique) et une pochette du disque aux personnes participantes. Le même jour, je présenterais les évolutions et les possibilités offertes par la vidéo générée par IA, du côté créatif aux deepfakes.
Je parlerais de données avec une animation autour de l’application Cartes IGN pour illustrer ce que celles disponibles auprès de l’Etat peuvent permettre, et l’après-midi, une datawalk dans la ville.
Je parlerais d’accompagnements, comment nous pouvons accompagner, où trouver de l’information
Je terminerais la semaine avec des ateliers sur les bonnes pratiques numériques pour sécuriser ses usages… Après le piratage de free, survenu après que j’ai programmé cet atelier, celui ci trouve une autre pertinence. L’après midi sera l’occasion de tester un format plus interactif de diagnostic de sécurité, en fonction des réponses, j’essaie de créer un script de réponses interactives avec des recommandations. Cela risque d’être un peu compliqué (techniquement pas trop mais plus en terme d’interface finalisée) et cela passera peur être par une version plus “artisanale” avec papier et ciseaux ?
Un travail que je vais documenter.
On reparlera de tout ça le mois prochain !
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