Le mois de juin ce n’est pas encore la fin de l’année mais presque, c’est le mois où normalement les choses se terminent, avant de conjuguer on commence déjà à préparer la rentrée. Pour moi ce mois de juin ça a été à la fois des fins et un début.
On va commencer par le début.
La formation ccp2/3
En ce mois de juin je suis retourné en formation, pour compléter mon titre professionnel REMN en passant les deux blocs restants le CCP 2 et le CCP 3. Ça va surtout parler au médiateur numérique et à Yann, mais en gros ce sont deux autres parties du titre de Responsable d’Espace de Médiation Numérique.
Le responsable d’espace de médiation numérique gère, anime et développe un espace collaboratif de type tiers-lieu (espace public numérique, fab lab, espace de coworking, etc.) proposant des actions destinées à favoriser les usages et pratiques autonomes des technologies, services et médias numériques de larges publics. En lien avec les acteurs de son territoire, il facilite la création de projets coopératifs construits autour de communautés d’intérêts.
Source : https://www.francecompetences.fr/recherche/rncp/34137/
C’est un peu bizarre mais pas désagréable de retourner en formation, de retrouver des copains de la formation initiale et de recroiser des CNFS lyonnais, de rencontrer d’autres conseillers numériques qui viennent d’autres départements. Le sentiment sur cette partie de la formation c’est qu’on n’est plus sur de la formation à la médiation numérique ce qui correspond au ccp1 mais plus sûr de la gestion de structure et de projet. C’est plus concret mais moins enrichissant intellectuellement que le CCP1.
J’y trouves d’autres intérêts :
- Dans la rencontre avec des CoNum qui travaillent sur d’autres lieux avec d’autres contraintes et l’enrichissement que va pouvoir apporter cette différence. Le côté distanciel par rapport à ma première formation rend cette construction de relations plus compliquée je trouve.
- Le diagnostic de territoire. Si je mets en avant cette partie c’est notamment parce qu’elle sera un élément important pour valider le projet qu’on va présenter au jury, mais aussi parce que c’est une partie dans laquelle un nombre de concepts sur ce qu’est la médiation numérique et comment on l’a fait interviennent. C’est aussi un travail qui va permettre de sortir de sa structure, d’aller au contact des partenaires et des publics.
J’ai pour ma part décidé de documenter cette formation et le travail que je vais mener pour à la rentrée ou peut-être une fois le jury passer proposer les séries d’articles qui expliquent comment, pourquoi, le cheminement, pour être utile à ceux qui plus tard souhaiteraient faire ce même chemin. Documenter mon travail, les actions, mes projets, ma formation, tout cela est devenu une partie centrale de ma pratique
Le webinaire sur les bases
Pour les médiateurs numériques et les conseillers numériques existe une ressourcerie qui centralise beaucoup de ressources, créée par l’ANCT qui s’appelle “les bases”.
Ce mois-ci, l’équipe qui développe et anime cette ressourcerie proposait un webinaire pour découvrir les prochaines évolutions mais aussi et surtout avoir des feedbacks sur ce qui pourrait améliorer celle-ci. Et c’était intéressant de voir que certains des retours et des demandes faites étaient déjà en cours d’implémentation pour la prochaine version. C’est une démarche que j’apprécie de leur part, aller chercher des retours et être ouverts aux idées qui permettront une meilleure adoption dans le futur. C’est le « club des bases », c’est une très bonne initiative qui méritait d’être saluée.
Le replay du webinaire est disponible mais je ne connais pas les conditions d’accès. Je peux vous envoyer le lien si vous le souhaitez.
Ouvrir des portes pour pouvoir agir
Dans le cadre d’un jeu que j’ai co construit avec des ados du Centre Social de la Gravière, j’ai eu l’occasion de les amener dans un fablab, celui de la Miete à Villeurbanne. C’était l’occasion de voir les pièces du jeu être imprimées en 3D, mais aussi pour eux de découvrir des outils qu’ils n’imaginaient pas. Si les machines les ont captivées, cela a aussi été l’occasion de leur donner des idées pour l’année prochaine. De leur ouvrir des possibilités pour le futur et l’un d’eux se renseignait déjà sur la possibilité de faire un stage de 3e… dans 2 ans. C’est aussi cela l’intérêt de la médiation numérique, ouvrir de nouvelles possibilités pour ceux que nous accompagnons.
Cette possibilité d’ouvrir des portes, je la retrouve aussi dans mes médiations sociales. Il y a cet aspect de redonner du pouvoir aux gens que j’accompagne. Dans les centres sociaux,on appelle ça le pouvoir d’agir. C’est une partie de mon travail qui apporte beaucoup de sens. Si la médiation permet de réparer le lien, de rétablir la communication entre une personne et une structure, administration ou autre, elle a aussi ce pouvoir de rendre le contrôle sur sa vie aux personnes qui viennent nous voir. Cette reprise de contrôle est souvent un moment libérateur pour eux, un moment de soulagement. On les a écoutées, on a réglé le problème, on a repris le contrôle, on va pouvoir agir.
Cela a particulièrement été le cas pour plusieurs personnes ce mois-ci car sans rentrer dans le détail de la médiation, elles ont repris un contrôle sur ce qui leur arrivait et l’émotion dans ces moment là est perceptible.
Quand est-ce que je fais le bilan ?
C’est à la fois une question que je me pose et du point de vue de mon travail au Centre Social j’ai d’ores et déjà fait en partie ce travail de réflexion depuis quelques semaines notamment en analysant ce qui a fonctionné et ce qui l’a moins. Ce n’est pas toujours simple de prendre ce recul sans avoir suffisamment d’ancienneté, et cela fait désormais un peu plus d’un an que je suis sur mon poste.
Plus largement quand je commence à penser bilan des actions je réfléchis aussi aux demandes qui me sont faites on va dire par les décideurs (L’état au travers des CNFS, les financeurs quand je répondes à des AAP, ma direction) et comment cela percole avec mes projets et ma vision des choses. Pour certains projets ça colle, pour certaines idées de ce que j’ai envie de faire découvrir ça passe… mais cela reste sur des actions à court ou moyen terme. A long terme et à un niveau plus élevé ce n’est plus aussi raccord.
Je défends depuis longtemps certaines idées : éduquer au numérique tout au long de la vie, ne pas avoir l’obligation de devoir utiliser l’outil numérique, se passer de l’outil numérique pour certaines transmissions. Mais je me heurte nécessairement à une vision du numérique comme devant être le levier, la solution ou alors l’obligation de se lancer sur des sujets comme l’ia parce qu’il faut en être.
Alors oui le sujet me passionne, j’entrevois beaucoup de sujets parce que cet outil qu’est l’ia est comme le numérique, elle tend à s’inviter partout et comme le numérique on la présente comme inévitable.
L’historien voit ça avec un mélange de « ce n’est qu’un temps de l’histoire » et “c’est une transformation profonde”. J’aime bien le parallèle qu’on fait souvent entre l’intelligence artificielle et l’imprimerie. Cela me fait dire que ce n’est finalement pas tant les contenus des livres que le fait qu’il soit possible d’en créer qui a transformé l’information. Nous sommes impressionnés par la capacité de l’outil a faire sans toujours prêter tellement attention à ce que l’outil produit.
Les ateliers Carsat, un autre type de bilan
C’est aussi la fin de mes ateliers avec les seniors du groupe CARSAT. Depuis que je pratique ces ateliers, je fais à chaque fois évoluer certains aspects de ce travail d’animation. À l’occasion du dernier atelier j’ai échangé avec les participants pour avoir leurs retours concernant ce temps passé ensemble. 2 choses m’ont particulièrement marqué :
elles se sente plus rassurées par rapport au numérique, par rapport à l’utilisation de ces outils, elles se sentent plus capable de faire, ont plus envie de faire, ont envie d’aller plus loin. C’est peut-être là ce qui me fait le plus plaisir. Ces personnes viennent généralement un peu inquiètes, avec des discours je dois y aller mais franchement je ne me sens pas à l’aise, bref sans grande envie d’explorer le numérique au-delà de leurs usages, sur lesquels ils ne sont pas toujours en confiance. Au terme de ces ateliers, ils ont pris confiance, la peur a laissé la place à l’envie.
La deuxième chose, elle me concerne plus moi et ma façon de faire. Dans ces ateliers, je passe toujours pas mal de temps à leur transmettre une culture numérique. pas seulement les former à être capable numériquement. je leur transmets une histoire, des enjeux, je partage un vécu personnel et professionnel dans l’utilisation de ces outils, je ne suis pas là que pour les former à des outils, je leur propose aussi de découvrir ce qui gravite autour. Et c’est justement cette façon de faire que ces personnes ont souhaité évoquer dans leurs retours, car elles ont découvert plus que la capacitation, elles ont acquis un peu de littératie numérique. Et cela m’encourage à continuer en ce sens. Ce n’est pas toujours facile de faire comprendre combien il est important et intéressant de faire les deux.
Au-delà j’ai envie pour la prochaine session d’y mêler des temps différents, de jeu par exemple, avec les outils que j’ai déjà créés et un que je prévois de développer à la rentrée prochaine. Et ça, vous le savez, ça sera l’occasion d’un article dédié.
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