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Doit on adapter notre équipement à nos usages ?

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Au cour des années j’ai parfois entendue cette phrase : pourquoi a t’il un ordinateur aussi puissant / cher juste pour faire du traitement de texte et surfer. Rarement la personne qui se posait cette question l’appliquait elle a elle même. Ce discours du « il ne va utiliser que (placer ici le pourcentage) de la puissance de cette machine nous renvoie à la question de nos équipements et de nos usages. Numériques ou pas d’ailleurs. Alors, doit on adapter notre équipement à nos usages ?

En ces temps où la question de la sobriété numérique se pose, elle prend une dimension différente. Et encore une fois là posons nous plus souvent pour les personnes que nous accompagnons que pour nous mêmes.

Il y a sûrement un côté rassurant à prendre une machine (ordinateur, smartphone) plus récente, plus puissante ne serait ce que pour le confort d’exécution qu’elle assure, on se dit aussi que l’on conservera ce matériel plus longtemps du coup.

L’aspect esthétique n’est pas non plus absent, l’ego est lui aussi un peu en embuscade dans cette affaire. Bref, nous nous trouvons des raisons pour ces choix, conscients ou pas. Et bien évidemment toutes les marques qui produisent ces matériels savent mettre en avant ces avantages dont nous ne saurions pas nous passer.

Il est donc clair que nous ne sommes pas totalement libres ni innocents dans ces choix. Tout d’abord parce que nos usages se multiplient et que les logiciels ou applications (voir même les systèmes d’exploitation que nous utilisons sont généralement de plus en plus gourmands. Cela peut même devenir une question de sécurité (l’abandon du support de certaines versions de windows, d’android ou d’iOs) car si le système n’est plus mis à jour cela veut dire que les failles ne sont plus corrigées. Ou que les applications ne peuvent plus être mises à jour… Avec les mêmes conséquences.

Il n’y a donc pas que le besoin ou l’usure du matériel qui conditionne son remplacement mais l’obsolescence programmée qu’imposent les fournisseurs.


Il y a pourtant des avancées aussi.


Le reconditionnement des appareils

D’après des chiffres de 2022, 28 % recyclent leurs appareils, même si par attachement sentimental peut être nous sommes encore 19% à les garder dans nos tiroirs. Pour autant le marché du reconditionné est progression : 31 % des Français ont déjà acheté un produit électronique reconditionné.

Méconnaissance de l’offre, peur d’une assurance sur une durée limitée, le reste de la population (soit encore les 2/3) n’a pas encore passé le pas.

Pourtant l’impact de cette économie du reconditionné à un réél impact, mesuré par l’ADEME selon laquelle :

En moyenne, l’acquisition d’un smartphone reconditionné permettrait ainsi la réduction d’impact environnemental annuel de 77 % à 91 % par rapport à un achat neuf, en fonction des indicateurs. Sur l’empreinte « changement climatique », en particulier, l’impact chute de 87 %. Ce choix évite également l’extraction de 82 kg de matières premières et les émissions de 23 kg de gaz à effet de serre sur un an par smartphone reconditionné (versus neuf). Plus l’appareil reconditionné est utilisé longtemps, plus l’économie de matière et de gaz à effet de serre est élevée – dans la mesure où l’on substitue l’appareil reconditionné à un neuf.

societenumerique.gouv.fr


L’indice de réparabilité :

Certains fabricants affichent désormais ces indices qui visent à évaluer la facilité à réparer un matériel informatique ce qui encourage les utilisateurs à les conserver plus longtemps car plus “réparables”, c’est à dire que le produit est plus ou moins facilement démontable et que l’on peut disposer des pièces détachées. Une note élevée indique s’il est facilement réparable. Ces indices sont notés sur une échelle de 1 à 10, avec 10 pour les meilleurs.

Le calcul de l’indice de réparabilité de chaque modèle de produits repose sur cinq critères.
Documentation : score déterminé par l’engagement du producteur à rendre disponibles gratuitement, en nombre d’années, des documents techniques auprès des réparateurs et des consommateurs.
Démontabilité et accès, outils, fixations : score déterminé par la facilité de démontage du produit, le type d’outils nécessaires et les caractéristiques des fixations.
Disponibilité des pièces détachées : score déterminé par l’engagement du producteur sur la durée de disponibilité des pièces détachées et sur le délai de leur livraison.
Prix des pièces détachées : score déterminé par le rapport entre le prix de vente des pièces détachées et le prix du produit.
Spécifiques : score déterminé par des sous-critères propres à la catégorie de produits concernée.

https://www.ecologie.gouv.fr/indice-reparabilite


Le Bonus réparation

Encore peu connue, il n’est entré en action que le 15 décembre 2022, cette incitation connait pourtant un franc succès. Il permet de bénéficier de la prise en charge d’une partie des réparations si elles sont faites dans un point de réparation labellisé « Quali Repar ». C’est pas moins de 53% des français qui rechignent a réparer et préfèrent acheter un matériel neuf, cette incitation est donc une excellente nouvelle.

Les entreprises qui travaillent dans ce domaine constatent déjà une forte augmentation de la demande même si pour l’heure ce bonus ne concerne que certains matériels :

  • 15 euros pour les aspirateurs, les perceuses et visseuses, les vélos et trottinettes électriques
  • 20 euros pour les appareils photo numériques, les consoles de jeux, les four micro-ondes et posables.
  • 30 euros de bonus réparation pour les téléviseurs.
  • 45 euros pour les ordinateurs portables et fixes.

La sobriété numérique et comment l’améliorer

La sobriété numérique si elle est un paramètre relativement récent commence à être prise en compte dans nos choix elle aussi. La conscience que ces objets difficilement ou pas recyclables, dont la création a un coup environnemental réel s’ajoute à la nécessité de fournir à un plus grand nombre de personnes ces outils rendus «nécessaires » au quotidien. Et modifie aussi nos décisions, en terme d’achats et de réusage.

Ces choix d’équipements ne peuvent donc plus être uniquement basés sur les paradigmes imposés par l’obsolescence organisée ou par l’achat plaisir.

Parmi les nouveaux modes de prise en compte de l’impact du numérique citons les “négaoctets”, un ensemble de données qui correspondant à “l’empreinte environnementale selon différents indicateurs de catégories d’impacts (utilisation de ressources abiotiques, changement climatique, utilisation de la ressource en eau etc…) pour 4 types d’éléments relatifs au numérique : services numériques, équipements terminaux, équipements réseau et équipements datacenter.”

Si des incitations ou indices commencent à être utilisés d’autres incitations restent à inventer (durée de maintien de la sécurité, valorisation du réusage solidaire, modularité) qui pourraient apporter des critères vertueux supplémentaires.

Former et informer

La nécessité de former et d’informer sur ces critères est tout autant importante car beaucoup de matériels dorment dans les tiroirs, par manque de conscience des possibilités de leur donner une seconde vie. L’essor du marché du reconditionné illustre à la fois la prise de conscience que ces matériels ont une durée de vie qui va au delà de nos utilisations et qu’il n’est pas nécessaire d’acheter neuf. L’aspect économique (pour le consommateur) est un vrai levier de prise de décision.

La nécessité d’accéder à des outils qui sont devenus obligatoires pour certains usages

La dématérialisation de l’accès aux droits nécessite parfois d’avoir un téléphone qui soit capable de recevoir des emails (car disposer d’un ordinateur est encore plus rare car coûteux). Qu’il s’agisse de publics âgés ou précaires qui ont du mal à comprendre ou accéder à ces matériels, ce n’est plus tant le choix du matériel par rapport à l’usage que d’un matériel adapté/accessible à l’usage imposé. En cela l’action d’Emmaüs Connect au travers de “la collecte tech” apporte une réponse à la fois nécessaire et concrète mais dépend toujours des dons de matériels.

Quelques sources :
https://www.ecologie.gouv.fr/lancement-du-bonus-reparation-appareils-electriques-et-electroniques
https://www.ecologie.gouv.fr/indice-reparabilite
https://lacollecte.tech/

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